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Qui parle?

Jeune journaliste, j’essaie de pratiquer ce métier pour "raconter le monde" et donner à voir ce que l'on ignore parfois. « Le voyage ne commence pas au départ et ne finit pas au retour » écrit Kapuscinski dans Mes Voyages avec Hérodote. Pour expliquer la façon dont des gens que nous ne connaissons pas voient le monde et leur vie, il faut être près d’eux. En tentant de mieux comprendre leur point de vue on acceptera mieux la différence et peut-être verra-t-on qu’elle n’est pas si… différente ?

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Attention, Reportage et Photo déménage !
Vous êtes encore nombreux à venir visiter Reportage et Photo, pourtant cette adresse n'est plus mise à jour. Si vous souhaitez découvrir mes nouveaux articles je vous invite à venir les voir sur Reportageetphoto.fr. Vous êtes donc cordialement invité à venir y découvrir toujours plus d'analyses d'images, d'histoires de reportages et de documentaires multimédia à cette nouvelle adresse, plus pratique et plus belle.
- Antonin Sabot-Lechenet
27 novembre 2007 2 27 /11 /novembre /2007 17:55
Depuis deux nuits déjà, la ville de Villiers-le-Bel connaît des affrontements entre jeunes et forces de police. Les images qu'en livrent les journaux ressemblent déjà à celles des émeutes de 2005. D'un côté, elles montrent  les dégats  occasionnés :  voitures brûlées,  bâtiments incendiés  et magasins  saccagés.  De  l'autre,  elles illustrent  les affrontement eux-mêmes.

Deux images  retiennent particulièrement l'attention : celle à la Une du  Monde daté du mercredi 28 novembre (par Corentin  Fohien)  et celle à la Une de Libération du  27 novembre (par Pascal Rossignol).

Les violences en banlieu vues par Le Monde et Corentin Fohien
(c) Corentin Fohiet

Villiers-le-Bel par Libération et Pascal Rossignol
(c) Pascal Rossignol

Les conditions de prise de vue sont difficiles. Il fait nuit, le peu de lumière vient de derrière et est très diffus. De plus, les photographes travaillent de loin, au téléobjectif, objectifs souvent moins lumineux que les focales plus courtes et qui tolèrent moins les vitesses lentes nécessaires au travail en basse lumière.

Le résultat, c'est que les images sont assez peu détaillées, légèrement floues et surtout que les personnages apparaissent comme de petites silhouettes noires et floues (surtout sur l'image de Libération).

Sur une pellicule argentique, les parties noires de l'image n'apparaissent pas. Ou plutôt, elles sont présentes en creux. L'absence de lumière fait que la pellicule reste vierge.

Ces silhouettes noires, mal définies, font penser à cette absence de matière, à cette absence de contenu. Dans un sens, on ne perçoit que les contours de ces jeunes et donc que les contours de leur rebellion. Le coeur de cette violence, comme les détails qui pourraient identifier et personnaliser ses auteurs, ne nous sont pas révélés par ces images.

Pourtant, il y a bien ces panneaux de signalisation qui semblent nous dire que c'est bien ici que ça se passe. Ils nous désignent les auteurs : ce sont bien eux.

Eux oui, sans doute... mais qui sont-ils vraiement, hormis des sihouettes de jeunes à capuche ? Le caractère informatif de l'image s'arrête ici à la simple désignation.





J'attire de plus votre attention sur cette image très forte symboliquement, elle aussi réalisée par Corentin Fohien, où l'on voit des jeunes danser sur un véhicule de police vandalisé, en une sorte d'exutoire et de rituel urbain moderne (3eme ligne, 3eme colonne): sur le site de l'agence en ligne Fédéphoto.


Corentin Fohien/Fédéphoto pour Le Monde daté du 28 novembre et Pascal Rossignol/Reuters pour Libération daté du 27 novembre.
Ces photographies sont issues de parutions de presse, leur diffusion ici l'est à titre d'information et d'explication sur sa signification. L'auteur de ce blog tient à marquer son attachement au droit d'auteur.

 
Nétiquettes : photojournalisme analyse
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 08:35

Onusida a dévoilé mardi 20 novembre son rapport annuel sur les chiffres du Sida. Surprise, le nombre de persones touchées par la maladie est toujours effrayant, mais en nette diminution par rapport à l'an dernier : 33 millions de malades contre 40 millions en 2006.

 

En Inde, en un an, l'estimation a été divisée par deux. Elle est passée de 5,7 millions à 2,5 millions, ce qui reste bien sûr gravissime.

 

L'agence de l'ONU ne modifie pas ses estimations pour l'Afrique. Cette année, elle estime à 22,5 millions le nombre de malades, mais note une diminution du nombre de nouveaux cas : 1,7 million tout de même.

 

Comment arriver à de telles différences une annnée sur l'autre? A côté le débat sur les chiffres du chômage en France est bien dérisoire.

 

Cette baisse dans les chiffres vient de nouvelles méthodes de recensement, principalement en Inde. Le problème des chiffres du Sida vient de là : on ne dispose d'aucun chiffre exact dans les pays en développement, il s'agit uniquement d'estimation.

 

Le décompte des malades est une équation à multiples inconnues. Longtemps le Sida a été une maladie honteuse, elle l'est encore dans de nombreuses régions du monde, il ne fallait donc pas dire que l'on était mort de cette maladie. Mouvement inverse avec l'arrivée des ONG qui aidaient les familles des victimes. Certains ont alors eu tendance à déclarer des morts du Sida alors que parfois il s'agissait de morts accidentelles ou d'autres maladies. Et puis, ce n'est pas le Sida directement qui tue les malades. Il détruit les défenses immunitaires et le malade meurt d'une maladie qui pour quelqu'un d'autre serait sans importance.

Dans certaines associations africaines, le terme de Sida n'apparâit pas sur le registre des décès. Pourtant, certaines morts "à 37 ans, de perte de poids" ou dans des "conditions mals définies", ne trompent pas.

 

Ainsi en Tanzanie par exemple, Sont comptabilisés comme morts du Sida, entre autre, tous ceux qui meurent de la tuberculose, maladie dite opportuniste, car les tests du Sida sont trop chers... Autre problème de fiabilité, le paludisme, qui dans cette région touche l'immense majorité de la population, provoque de faux tests positifs (car le paludisme, un peu comme le Sida, détruit les défenses imunitaires).

 

Difficile de se réjouir devant ses nouvelles estimations. Mêmes revus à la baisse, les chiffres ne diront jamais la réalité et la souffrance des pays touchés par le Sida.




Nétiquettes : Afrique Sida Tanzanie
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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 08:35

Les quelques habits sont en tas sur une chaise. Le décor est très sobre. De toute manière il fait très sombre et on ne distingue pas très bien les détails. Seule une petite fenêtre, vient éclairer un bout de la pièce d'une lumière dure et froide.

A l'intérieur, il fait trop sombre pour voir les détails de la vie ; a l'extérieur il y a trop de lumière pour pouvoir les fixer du regard. L'Afrique ne connaît pas de juste milieu.

Il fait trop sombre pour voir les détails de la vie Région de la Kagera, 2004
 

 

Nétiquettes : Afrique photo
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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 23:23

Ils étaient près de 50.000 fonctionnaires à manifester aujourd'hui à Paris contre la réforme des régimes spéciaux de retraite et pour une hausse de leur salaire. Deux heures et demie après le départ de la tête du cortège de la place d'Italie, la queue de la manifestation n'avait pas encore bougé.

Reportage et Photo, en partenariat avec Marion, de Res Politica en a profité pour tester, à une petite échelle, le "reportage multimédia" dont je vous parlait il y a peu de temps.

Morceaux choisis en images et en sons:




Edition: Le premier interlocuteur du sujet s'appelle Nicolas Comte, directeur général du SGP-FO (au lieu de FO)



Nétiquettes : reportage multimédia manifestation
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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 10:45


Internet permet de mélanger plusieurs médias en un. Une des plus grandes réussite à ce niveau est, à mes yeux, américaine. Il s'agit du site MediaStorm.

Fondé il y a deux ans par un ancien de Corbis, le site propose des "reportages multimédias". Alliant texte (assez peu), sons, vidéos et surtout de magnifiques photos. La plupart des personnes qui travaillent sur le site où qui lui proposent des reportages sont d'ailleurs photographes.

La plupart des sujets traités sont de thématiques sociales ou internationales : l'immigration, le cyclone Katrine, le Sida... Le traitement de ces sujets avec des images souvent très fortes, la voix de la personne et parfois des séquences filmées donne une profondeur incroyable à ces histoires

La dernière date du 16 novembre. Il s'agit du récit du retour à la vie "normale" d'un vétéran d'Irak par le photographe du Los Angeles Times Louis Sinco. Ce "film" est uniquement composé de photographies. S'y ajoutent les paroles du vétéran , le caporal James Blake Miller. Le tout est en anglais, dure 16 minutes (en comptant le témoignage du photographe qui n'est pas indispensable), mais se regarde très facilement :



Certains me voient venir de loin quand je montre ça. Non, vous n'aurez pas le droit tout de suite à ce genre de production sur Reportage et Photo! L'équipe de MediaStorm est impressionnante ce qui montre bien la difficulté à produire de tels reportages. Mais j'y travaille, alors un peu de patience...



Nétiquettes: photoreportage - multimedia - conflit - Etats-unis

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 09:31

Quito brumeuse se lève à l'aube. Les maisons s'étalent sur un dénivelé très impressionnant. On sent même la différence au niveau de l'oxygène entre le bas de la ville et le haut. Normalement, les hauteurs sont réservées aux plus belles maisons. Elles bénéficient ainsi d'une vue très impressionnante sur cette immense ville.


On sent même la différence au niveau de l'oxygène entre le bas de la ville et le hautQuito, 2006

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17 novembre 2007 6 17 /11 /novembre /2007 11:09

Après les lourdes occupations de facultés du mouvement anti-CPE, on pouvait s'attendre à plus impressionnant. Cette semaine, le bloquage de la fac de Tolbiac s'est fait dans un calme relatif. 

"La grève des transports nous a pas mal aidé" avouait hier un bloqueur. A demi-mots, il expliquait aussi que tenir un blocage risquait d'être plus dur lundi, si le traffic RATP venait à reprendre. L'impatience est d'ailleurs toujours plus grande en début de semaine, et avec elle, l'envie de retourner en classe.

Pas de "manif'", pas de "baston", les anti-bloquages n'ont pas fait le déplacement. On est loin des images très photogéniques du déblocage de la faculté de Nanterre. Des images très accrocheuses et faciles à obtenir. Il serait d'ailleurs bête de ne pas en parler.

Mais ne parler que de ça non! Le calme aussi a droit de cité.

Peu d'agitation devant Tolbiac, mais le calme a aussi droit de cité médiatique
Une simple banderole devant la fac de Tolbiac et seulement quelques étudiants qui n'ont pas droit aux TD. Le site est calme, pourtant il est bloqué depuis plus de deux semaines.

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 19:04
Dans l'armoire de mes parents,     
  il y a un vieux disque...      
        
Tous les vendredi soir, Reportage et Photo vous propose de découvrir un vieux  vynil, en son et en images. Pour le dixième épisode de la série des disques du vendredi soir, on se replonge dans la série des disques de Folk songs du Congrès.
Pour en profiter, allez mettre en route le lecteur en bas de l'article.
 



Les Américains ne craignent pas de voyager. Pour un pays construit par l'immigration, cela semble assez logique. Pour eux, la frontière (frontier), n'est pas une limite qui ferme, comme dans le sens français, mais un espace qui n'est pas encore découvert.

folk6.jpg

Une fois le temps de l'immigration passé, vient celui de la migration interne au pays lui-même. Dans un pays grand comme un continent, ce type de migration ne pouvait manquer de créer tout un répertoire de chansons populaires.


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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 22:51

On en parle depuis quelques temps, l'ancien directeur de la rédaction du Monde, Edwy Plenel, va lancer prochainement un site Internet d'information payant.

Il y a deux ans environ, il l'avait expliqué aux élèves du CFJ, qui ne devaient pas franchement y croire. Maintenant c'est presque chose faite alors que les lignes bougent très vite sur ce média.

Un nom de projet circule déjà: MediaPart. Difficile de dire si ce sera le nom définitif de ce nouveau média, mais un nom de domaine Internet est déjà réservé : Mediapart.info et celui qui l'a enregistré n'est autre qu'Edwy Plenel himself.


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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 22:30

L'horreur se répète. Avec elle les photos font toujours aussi froid dans le dos.

Un article de l'International Tribune du 14 novembre traite d'un sujet atroce: des abus graves sur des enfants et des malades dans les orphelinats de Serbie. La description qui en est faite dans un rapport international donne des frissons. Il parle d'enfants malades mentaux attachés sur leurs lits, de personnes qu'on laisse mourir dans l'indifférence...

Une photo, horrible par sa force et sa réalité vient frapper le regard.

(c) Marc Schneider/Mental Disability Rights International
(c) Marc Schneider/Mental Disability Rights International



La force de cette image est indéniable. Ce qu'il y a d'incroyable, c'est qu'elle rappelle immédiatement d'autres photos. Des photos d'un autre endroit, à un autre époque... mais des photos de la même horreur. En 1990, le photographe James Nachtwey s'est rendu dans les orphelinats de Roumanie pour montrer ce qui arrivait aux enfants abandonnés de l'ère Ceaucescu.

Dix-sept ans avant, les images était les mêmes. Le même regard vide d'enfants traités comme des bêtes, les barreaux à la peinture écaillée. Comment imaginer que rien n'a changé, que trop de générations sont déjà passés dans ses asiles d'un autre âge?

(c) James Nachtwey

(c) James Nachtwey

Les images, à dix-sept ans d'écart, ne trompent pas.
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