S'il est un poids dont les Tunisiens sont heureux de s'être débarrassés, c'est bien celui que faisait peser sur eux la police. Autrefois omniprésente et capable de tous les abus de pouvoir, des plus graves aux plus insignifiants et donc blessants, elle est aujourd'hui dans ses petits souliers.
Maintenant tu paies !
Pour les Tunissois que j'ai rencontré, c'est un « retour à la dignité », qui parfois se joue dans de petits riens. « L'autre jour, j'étais dans un café, m'a raconté un jeune. Et eux policiers sont venus prendre un café. Quand le patron leur a demandé de payer, ils ont fait mine de ne pas comprendre. Alors il l'a répété bien fort pour que tout le monde entende : Vous devez payer maintenant ! Ça ne leur était jamais arrivé de payer pour leur café. Maintenant ils sont obligés... ils ne peuvent plus faire ce qu'il veulent. »
De petites choses, mais qui rendent leur fierté et leur confiance en soit aux Tunisiens.