Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, je ne suis pas un "Digital Native". Comprendre je ne suis pas né avec un clavier à la place du stylo ; et pas non plus, pour les photographes, avec un 12 mégapixel à la place du Brownie Flash. Quand le premier modem que j'ai rencontré m'a dit "connexion à un ordinateur distant" j'ai tapé le nom du type à qui je voulais envoyer un mail à la place du code de connexion.Mais aujourd'hui le net a bouleversé ma façon de voir le photojournalisme et d'accéder aux images.
Quand j'ai commencé à m'intéresser à la photo,je n'y avais en réalité qu'un accès très limité. La principale source d'images étaient les magazines photos. Réponses Photo et Chasseur d'Images en tête. En combinant les deux, je voyais cinq ou six reportages photos par mois. Souvent des classiques qu'il est nécessaire de connaître mais qui finissent par tourner un peu en rond. Bien sûr, venaient s'y ajouter d'utiles conseils techniques et leçons de photo, mais l'univers visuel était assez réduit.
Je disséquais alors chaque numéro, chaque image, avec une attention particulière. J'analysais même les images de lecteurs soumises aux commentaires de la rédaction. Je me demandais comment j'aurais pris cette photo, sous quel angle, en me déplaçant dans quelle position, etc...
Aujourd'hui, je vois entre cinq et dix reportages photo par jour (depuis les simples portfolios au diaporamas sonores, les vrais projets multimédias sont moins nombreux), que je trouve sur un éventail de plusieurs dizaines de sites différents. Je passe vite sur certains, m'attarde sur d'autres. J'en sélectionne deux ou trois que je signale sur mon blog pour leurs qualités informatives ou esthétique.
Je m'émerveille chaque jour de cette profusion et de la possibilité de voir autant de choses*. Certains reportages que j'aurais à une époque trouvé très bons me paraissent aujourd'hui assez banals car j'ai pu en voir de nombreux du même acabit. A n'en pas douter, le Net a fait monter en flèche mon degré d'exigence en matière de photographie. Difficile aujourd'hui d'ignorer un photographe kashmiri ou palestinien si ses photos sortent de l'ordinaire. Mon passage en Afrique et ma rencontre avec des gens qui n'étaient pas blasés d'Internet comme nous le sommes a renforcé cette impression d'avoir a disposition une masse d'information incroyable.
Je ne saurais dire si cette masse d'information a permis d'améliorer ma pratique de la photo. Affiner son regard est nécessaire à la pratique photographique mais pas suffisant. Mais il est certain que cela me permets de mieux me situer, de découvrir des styles d'images, des rendus de couleur ou des densités que je n'imaginais pas possibles. Après le nécessaire travail d'analyse et de tri, la somme d'images que l'on voitpermet de mesurer le chemin qu'il reste à parcourir. *comme il faut bien trier dans tout ça, voici mes principales sources en matière de photo : Sur ma page netvibes publique ou en fichier OPML.
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Le net m'a apporté tellement d'informations que je lui suis reconnaissante. Mais je n'en n'oublie pas l'essentiel : rencontrer l'humain :)<br />
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